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Podcast

Episode 39

Lila Carlier

« Toutes les choses interdites aux expatriés, je les ai faites... »

J’ai rencontré Lila quand je suis partie vivre au Cameroun, en 2017-2018. Danseuse, chorégraphe et mille autres choses, elle tranchait dans le milieu artistique et culturel très bouillonnant de Douala, autant par sa différence visible que par son aisance. Blanche parmi les Noir.es, artiste fauchée parmi les artistes fauché.es.Etant de passage à Douala à l’été 2021, j’ai voulu savoir, de ses propres mots, comment elle vit réellement le Cameroun. Et j’ai appris que derrière la fille bravache qui n’a pas peur de prendre la moto-taxi la nuit, il y avait aussi une furieuse envie d’être acceptée et aimée. Jusqu’où est-on prêt.e à aller pour s’intégrer ?Dans cet épisode nous avons parlé :d’être perdu.e entre deux cultures et ne plus très bien savoir qui on est (0’51) de l’envie farouche de s’intégrer, de se fondre dans le moule, loin du cliché de l’expatrié.e surprotégé.e (4’30) de l’histoire coloniale qui teinte encore beaucoup les imaginaires collectifs et les relations entre Noir.es et Blanc.hes dans le pays (7’12) de la manière dont Lila tente désormais de revenir aux fondamentaux de qui elle est vraiment, notamment en s’éloignant du Cameroun pour mieux le retrouver (9’17) d’une certaine rage de vivre et d’une capacité à rêver et inventer sa propre voie, qu’elle a trouvées chez les Camerounais.es et qui l’a transformée positivement (11’16) de ce qui, au fil des aventures, a pu plier en elle mais ne rompt pas (15’20) de sa relation avec la France, pays qu’elle a fui et qu’elle est peut-être prête à retrouver maintenant (18’30) Le témoignage de Lila porte un regard inversé par rapport aux récits habituels, et en cela finalement très universel, sur les questions d’intégration, de différence, de lien entre la petite et la grande histoire…
« J’allais contre ma nature pour ne pas passer pour « la Blanche », pour être aimée »
Lila Carlier

Sujets évoqués
avec Lila

Le référence citées
dans l’épisode

Réalisation : Alexia Sena
Montage : Simon Vandendyck
Musique : Lowrider (by Joakim Karud)

Dans cet épisode nous avons évoqué :

  • L’école de danse créée par le Camerounais James Carlès à Toulouse
  • Les motos-taxis, le moyen de transport le plus rapide et le plus dangereux pour se déplacer à Douala
  • La communauté expatriée de Douala
  • Les collaborations de Lila avec l’artiste Bissi Mag, et notamment une chanson pour laquelle elle a appris la langue bandjoun

Si vous avez aimé cet épisode, vous devriez écouter :

  • Celui avec Alex du Kamer, artiste d’afro-hip-hop qui se définit lui-même comme “camerounais d’origine française
  • La conversation avec Tiphanie, Française partie au Québec il y a plusieurs années avec l’envie de se frotter à la différence

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