Maboula Soumahoro, la spécialiste des identités africaines-américaines et de la diaspora noire, a publié en 2020 « Le Triangle et l’Hexagone ».
Elle y raconte comment son identité s’est peu à peu déployée par-delà la France, pour embrasser cet océan qui relie l’Europe, l’Afrique et les Amériques. Et pour réhabiliter la construction sociale, originellement dévalorisée, qu’est la couleur noire.
Nous avons parlé de la perte, celle de la langue maternelle et celle du continent originel notamment, et de la nécessité de constater cette perte pour pouvoir, tant bien que mal, poussé.e par la pulsion de vie, construire autre chose, de plus grand. Maboula Soumahoro a ri de ses ambivalences, ses drames, sa résilience peut-être.
J’ai été ébranlée par cette conversation, tant elle a remué des choses en moi. J’espère que vous y trouverez autant d’échos !
« Je ne parle pas dioula, c’est un des drames de ma vie et je m’en remettrai pas. Mais je fais sans. Voilà. »
Sujets évoqués
avec Maboula
Le référence citées
dans l’épisode
Réalisation : Alexia Sena
Montage : Simon Vandendyck
Musique : Lowrider (by Joakim Karud)
- La chanson « Tonton du Bled », hymne de tant d’enfants d’immigré.e.s (3’36)
- Le mythe du retour entretenu par les parents (8’01)
- La transmission ou non de la langue et le dialogue impossible avec sa mère (11’07)
- L’avance des universités américaines sur certains sujets (18’08)
- Les joies et peines de l’identité diasporique (21’45)
- La blanchité (29’17)
- La France excluante, mais omniprésente dans sa vie (31’24)
- Le conflit de loyauté des Afropéen.ne.s qui bénéficient du rapport de force géopolitique Nord / Sud tandis que leurs plus proches, parfois, en paient le prix fort (36’05)
- Evidemment, le livre Le triangle et l’hexagone